Truies gestantes en groupes Faire les bons choix
A l’occasion de la journée à thème organisée par la station porcine de Guernevez (29) du 28 septembre 2007, Jean-Yves Jégou des Chambres d’agriculture de Bretagne a rappelé les éléments auxquels penser avant de choisir une solution ou une autre pour évoluer vers un système de truies en groupe. Eléments de choix.
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Du type de sol au système d’alimentation, en passant par la taille du groupe, l’éleveur de porcs qui doit faire évoluer son élevage pour intégrer les obligations liées à la réglementation Bien-être dispose de nombreuses possibilités.
En ce qui concerne le type de sol (litière ou caillebotis), « beaucoup d’éleveurs ne s’en préoccuperont pas car ils n’auront pas le choix », présente Jean-Yves Jégou. Il faut cependant garder à l’esprit qu’en « caillebotis, la réglementation n’est pas stabilisée ». Il peut y avoir de nouvelles réglementations applicables dans les prochains 25 ans. En litière, cette réglementation semble plus stable. (© Béatrice Colleu - Web-agri) |
Verraterie, au choix
Pour mettre les truies en groupe, il existe différentes configurations selon les élevages. Il est possible d’aménager un bâtiment existant ou de construire un bâtiment neuf. Côté Verraterie, la réglementation laisse le choix à l’éleveur de laisser les truies en groupe ou en stalles bloquées. Des avantages et des inconvénients sont à relever dans les deux situations. Ainsi, en groupes, « le détection avec le verrat est moins facile tout comme l’insémination et l’échographie », souligne Jean-Yves Jégou. A contrario, en ce qui concerne la compétition dans le groupe, s’il doit y avoir bagarre, « c’est en sortie de maternité, ce qui permet d’être sûre que les bagarres ont lieu entre truies vides ». Et si la venue en chaleur est facilitée il y aussi plus de risques de chevauchement entre truies en chaleur ce qui augmente les risques de problèmes articulaires, note Jean-Yves Jégou.
Une possibilité est aussi de choisir la verraterie en groupes mais en réfectoires. « Le système ressemble beaucoup au système des truies bloquées », remarque Jean-Yves Jégou, « mais il nécessite moins de modifications des conditions de travail. On conserve la possibilité de bloquer les truies pendant les chaleurs. Les repas se passent dans le calme. Si on associe des auges individuelles, l’individualisation de l’alimentation est plus facile et le réfectoire sert de refuge pour les truies agressées. »
Pour la verraterie, le choix de stalles bloquées peut aussi s’envisager. «Ce choix permet la conservation de la verraterie actuelle si elle est fonctionnelle ». Il nécessite moins de surface, l’individualisation de l’alimentation est facilitée et l’utilisation de toutes les places est mieux assurée. « il est plus facile de mettre une nouvelle truie en stalle qu’en groupe si on doit en sortir une », commente Jean-Yves Jégou et « la façon de travailler est inchangée ».
Petits ou grands groupes
Une autre question se pose à l’éleveur. Combien de truies gestantes par groupe ? Là encore les possibilités impliquent avantages et inconvénients qu’il convient d’identifier.
« Avec les petits groupes (moins de 10 truies) la constitution de groupes homogènes est impérative, c’est en cela que réside la difficulté. Les mélanges sont difficiles en cours de gestation et si une truie est agressée, sa distance de fuite est peu importante. Les petits groupes facilitent par contre le repérage de chaque animal et plusieurs possibilités existent pour l’alimentation à l’auge », résume Jean-Yves Jégou. « Seul le Dac ne s’applique pas aux petits groupes »
Pour les grands groupes – de 20 à 200 truies- le choix peut se porter sur des groupes stables où une case intègre des truies de la même bande. « Le groupe restera stable jusqu’au passage en maternité ». La constitution de groupes dynamiques est aussi à envisager ou dans une même case on aura des truies de différentes bandes. « Dans ce système il y a plus d’entrées- sorties dans le groupe avec à chaque fois des « élections » », souligne Jean-Yves Jégou.
Dans ces deux cas l’alimentation se réalisera principalement avec un Dac et « le repérage des truies avec détecteur de puces devient quasiment obligatoire. Le Dac offrira alors la possibilité de marquage (vaccination) et de tri (sortie de case) automatique ». De même dans ce système, le gisoir plein est plus facile à envisager en association avec des caillebotis.
D’autres aspects lié au choix des auges, du système d’alimentation, mais aussi concernant la ventilation ou encore le chauffage sont à intégrer dans la réflexion. « Les possibilités sont multiples et les combinaisons aussi », conclut Jean-Yves Jégou, « Il faut donc choisir un système qui plait à ses utilisateurs. Passer aux truies en groupes c’est bien sur respecter la réglementation, mais en limitant l’impact sur le coût de production pour maintenir ou améliorer les résultats sans dégrader les conditions de travail. Il faut imaginer comment on fera demain ce que l’on fait aujourd’hui ».
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